Aveyron, 12

Présentation (temporaire)

Naguère inscrit parmi les sept merveilles du Rouergue, le “Canyon de Bozouls” est un cirque naturel, un canyon en forme de fer à cheval, creusé dans les calcaires secondaires du Causse Comtal, et au fond duquel coule, tantôt impétueux, tantôt calme, un modeste torrent, le Dourdou.
 
C'est avec une surprise, mêlée pour les âmes sensibles d'un peu d'effroi, que, du bord de la terrasse, place de la Mairie, le visiteur découvrira à ses pieds ce site grandiose et pittoresque, cet immense précipice aux parois pratiquement verticales, formant un cirque de près de 400 m de diamètre et près de 100 m de profondeur.
Tout modeste qu'il soit maintenant, c'est le Dourdou, qui durant des millénaires, a creusé cette gigantesque tranchée, dont les flancs sont creusés de fissures et de cavités d'où s'écoulent en hiver, et par temps de fortes pluies, des résurgences. La plus célèbre est, sur la rive droite, la source des Fées. A l'érosion, très faible de nos jours, s'ajoutent encore des éboulements de la roche sapée par en-dessous et minée par de fortes gelées l'hiver ; le canyon continue d'évoluer.
 
Deux cascades impressionnantes quand le Dourdou roule ses eaux boueuses, coupent le torrent, l'une d'elles tombant dans le Gourg d'Enfer, gouffre réputé insondable, et surplombé par une haute falaise. C'est du haut de cette falaise qu'il y a un siècle environ, un mendiant, las de la vie, s'engagea à reculons jusqu'au bord du précipice, appelé depuis “le Saut du Mendiant”, et bascula dans le vide.
Enthousiasmé par ce site, Henry's, le champion du monde des funambules, en a fait le théâtre de ses plus brillants exploits, d'abord en 1980 puis tout au long de l'été 1982 et pour la dernière fois en 1995.

La légende du creusement du Canyon de Bozouls par le diable

« Les villageois de Saint Felix de Lunel, voulaient de la chaux car leur terre était très pauvre, mais celle ci se trouvait à Bozouls, qui n'était qu'à 20 kilomètres ce qui faisait quand même loin. Aussi ils décidèrent de contacter le diable, Lucifer, pour qu'il leur amène cette chaux.
Le diable accepta, mais il leur dit qu'il ne pouvait travailler que la nuit. En même temps le diable, voulant se venger du Seigneur et de la Sainte Vierge, décida de faire écrouler l'église de Bozouls.
Il se mit au travail et commença à creuser. La Sainte Vierge qui passait par là, lui demanda ce qu'il faisait. Le diable lui répondit qu'il creusait et que d'ici à ce que le coq de la ferme voisine chante l'église de Bozouls serait par terre.
Il se remit au travail, creusa et porta la chaux au village de Lunel. Il venait et repartait à nouveau. Mais il creusait et se rapprochait de l'église. Le jour ne se levait toujours pas.
Aussi la Sainte Vierge ne voulant pas voir son église tomber, passa discrètement derrière le diable et se dirigea dans le poulailler d'une ferme voisine où elle fit chanter le coq. Le diable qui passait au dessus de Saint Julien, à l'entrée de Fijaguet, entendit le chant du coq et crut que le jour allait se lever, il se fondit en poussière. Et à cet instant il laissa tomber une poignée de chaux. Aussi aujourd'hui sur le lieu de Fijaguet, sur le rougier, quelques champs ont un peu de ce causse » (extrait du livre « Al Canto »).
 
Une deuxième version prétend que le Diable, ne sachant trop que faire des matériaux ainsi arrachés au Trou de Bozouls, en fit une énorme « taupinière » qui devint le Puy du Joux (situé non loin du site). Une observation des lieux, même sommaire, montre que la légende ne tient pas car le calcaire arraché au Trou n'a pu se transformer en basalte sur le Puech de Joux ( 716 m ) qui est en fait le vestige d'un ancien volcan.