Aveyron, 12

Et encore ...

Aubignac

1396_b-aubignac.jpg

Dès le XIIIe siècle, Aubignac constituait l'un des fleuron des possessions des Templiers d'Espalion. A la suppression de l'ordre, Les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem vont s'approprier leurs biens. Aubignac devient donc le domaine de l'Ordre de Malte et leur Grand Maître La Valette-Parisot, d'origine rouergate, commandeur d'Espalion, héro national qui a donné son nom à la capitale d'un état européen, l'île de Malte. L'histoire a retenu sa grande victoire sur les Turcs de Soliman qui aura un retentissement considérable et mettra un frein à la progression Ottomane en Europe. Après la Révolution, d'ancien fermiers d'Aubignac, les Passelac, vont y revenir en tant que propriétaires. Avec près de 300 hectares, le domaine est alors le plus important du district de Rodez. C'est au général Jean-Joseph Passelac et à ses grands travaux des années 1820 qu'on doit la configuration actuelle du domaine. Il en est ainsi pour le vaste bâtiment central avec son parc et ses deux ailes avancées vers le nord, dont une est presque complètement occupée par la chappelle domestique. Cette reconstruction a été conduite avec une précision toute militaire. C'est dans cet état que le ministre Louis Puech, frère du sculpteur, en fera l'acquisition. Il y mourra en 1947.

Brussac

dsc03846_1.jpg

Brussac est situé au nord de la commune à la limite d'Estaing, proche de la vallée de Sébrazac. Le suffixe "ac", témoignage de la présence romaine, il marque la propriété, le territoire de Bruccus ou Bruthus, d'où le nom de Brussac. Village quelque peu méconnu car difficile d'accès, le prieuré de Brussac existait déjà au XIIe siècle. La paroisse de l'ancien régime était peu étendue, la réorganisation de 1803 lui attribua aux dépend de Sainte Eulalie : Alac, les Agachiols, La Borie, Talou, Sébal, Maymac et Calzié. L'abbé Victor Noyé fit rehausser le presbytère en 1868 mais quand il voulut déplacer le cimetière, il se produisit tant de divisions que le curé préféra demander sa mutation. L'apaisement revenu il n'était question que d'aménager l'ancien cimetière et d'assainir l'église. Peu après fut construit le nouveau chemin de Brussac et le clocher reçu une troisième cloche. Le château, aujourd'hui disparu, appartenait à la seigneurie de Brussac, il ne reste aujourd'hui que la tour datant du XIe siècle. Il y avait deux écoles à Brussac : une privée située au couvent et une laïque à l'opposé du village qui ferma au début des années 1970. Ce hameau dénombre aujourd'hui cinq foyers à l'année, plus quatre résidences secondaires.

Coudournac

1546_b-coudournac.jpg

Le village de Coudournac qui constitue un habitat très ancien, est établi sur le plateau calcaire dans un site relativement isolé situé à l'est de Bozouls en limite de la commune de Gabriac. On dénombre plusieurs dolmens datant de plus de 2000 ans. La population groupée, pour des raisons de défense, auprès du point d'eau, s'efforçait de tirer de champs assez maigres, ce qu'il était nécessaire pour vivre. Au XIIe siècle, Coudournac alors appelé Scodornon faisait partie de la seigneurie de Boazon (Bozouls), ensuite il s'appela Scordone puis Escoudournac pour devenir Coudournac. Sous l'Ancien Régime il dépendit de plusieurs co-seigneurs qui y prélevaient des redevances. Pendant la Guerre de 100 ans, Coudournac fut pillé et dévasté par les bandes anglaises. De 1586 à 1588 une épidémie de peste ravagea la population. En 1604, il y avait 11 familles au village, jusqu'à 116 habitants en 1804, aujourd'hui on compte 32 habitants pour 11 feux. En 1939, la première école fut ouverte, et la seconde qui ouvrit en 1955 ferma en 1970. L'agriculture conserve une place importante dans la vie du village qui compte encore 4 exploitations pour plus de 1000 bêtes.

Crespiac

crespiac-2.jpg

Comme bien des domaines, Crespiac dépendait d’un monastère (Bonneval au XIIIe et XIVe siècles). Sa production fut d’abord céréalière avant de se tourner vers les bovins et l’Aubrac. Au fil des ans, il y eut partages, ventes de parcelles, fermages. La présence de notables-propriétaires ruthénois qui aménageaient une habitation et louaient les terres est une autre constante. La maison de maître elle-même est typique du Causse Comtal. Une tourelle carrée à toit pavillonnaire en accolade abrite le pigeonnier et domine l’ensemble de la bâtisse rectangulaire. L’origine de la bâtisse remonte pour l’essentiel aux années 1780, sa construction est due à Jean-Joseph Trédolat-de-Maymac, juge présidial à Rodez, recensé en 1811 parmi les plus imposés du département. Elle s’appuie sur une bâtisse plus ancienne à usage d’habitation pour le fermier. En 1811, Crespiac fut le théâtre d'un véritable reglement de comptes opposant le juge Trédolat de Maymac et le curé de la paroisse Jean Constans. Le climat s’envenime et les rapports du curé et du juge vont de mal en pis. A chaque volée d'injures les gens prennent l’habitude de dire : Il pleut sur Crespiac ! Finalement, le juge est condamné à une peine symbolique, et une enquête est ouverte sur les agissements du curé.

Le Bruel

1899_b-le_bruel.jpg

Le village du Bruel se situe à 3 km de Bozouls en direction de Barriac, il comprend une ravissante petite tour qui surplombe le Causse Comtal. De son 3e étage on aperçoit aussi bien la tour de Séveyrac que le donjon de Tholet. Elle porte bien son âge puisque construite à l'articulation des XVIe et XVIIe siècles. Les spécialistes de l'architecture militaire lui attribuent le nom de repaire. Cette rude appellation s'accorde mal avec sa silhouette et le souci d'habitabilité avec lequel elle a été bâtie. Il s'agit d'une tour seigneuriale de plan carré aux dimensions modestes. Dès sa construction elle a été conçue comme une maison de campagne seigneuriale fortifiée. Avec en tête le souvenir des guerres de religions qui venaient de déchirer la France, le constructeur du Bruel décida de prendre des précautions. L'échauguette d'angle munie de huit bouches à feu, veille du haut du troisième étage. Une bretèche garde la porte d'entrée. Au-dessus de l'escalier une petite canonnière protège également la porte. D'autres bouches à feu avec motifs décoratifs sont placées sous l'appui des fenêtres.   

 

Curlande

1851_b-curlande_1.jpg

Situé sur l'ancienne voie Bozouls-Rodez, Curlande (anciennement Turlande) était un relais de postes et écurie à l'époque des voitures à chevaux, qui a engendré la construction de maisons le long de la voie alors que deux important domaines agricoles y cohabitaient : le domaine Lacombe et le domaine Albenque. Le domaine Lacombe est une maison de maître à tour carrée et aux allures de château, qui remonte au XIXe siècle; le domaine Albenque quant à lui comprend une grande bâtisse, reconstruite et agrandie au début du XXe siècle. Le village recèle un site curieux : l'une des plus belles sources du Causse et plusieurs cavités ou grottes. Sur la falaise qui domine les riches prairie de la vallée du Gibrou et qui servait de rempart, était établi le vieux village

Curlande compte un certain nombre de personnalités comme Emile Monsservin sénateur et conseiller général de Bozouls, son fils Joseph député, Roland Boscary-Monsservin, neveu du précédent qui deviendra ministre de l'agriculture. Mais le village est surtout connu pour avoir vu naître le caricaturiste mondialement connu Raoul Cabrol, le Daumier du XXe siècle.

Gavernac

gavernac_1.jpg

Principalement connu pour être le village natal des frères Puech, Gavernac comptait en 1604 six exploitations agricoles, dont deux plus importantes de tailles similaires.

Joseph Puech avait épousé Rose Guibert. La propriété était modeste, en 1850, Jean Puech était maître-valet au Colombier. De ce ménage, naquirent : Germain Puech, médecin à Bozouls, Louis Puech, avocat, député de Paris, conseiller général de Bozouls et Denys Puech, sculpteur célèbre.

On y dénombre 38 habitants en 1868.

 

 

LES BRUNES

les_brunes_1.jpg

Le domaine des Brunes se situe au coeur du Causse Comtal, en bordure de la route Curlande-Bozouls. Il comprend une maison de maître du XVIIIe et XIXe siècle, 2 fermes et une dizaine d'habitations (20 habitants à l'année). La bâtisse principale du domaine comprend un porche voûté, une haute tour coiffée en poivrière, un magnifique escalier daté de 1830. En 1731 elle est la demeure du jeune Paul-Louis de la Tour Saint Igest, plus connu pour sa vie hors du commun de personnage peu recommandable. Mort à demi fou en 1796, ce père indigne eut une fille Elisa qui a semble t-il servi de modèle à la pure et fraîche héroine de Paul et Virginie. Bernardin de Saint Pierre aurait fait la connaissance d'Elisa, modèle d'innocence, pendant que son père s'ingéniait à détourner les poursuites de ses créanciers. Le domaine prit toute son importance aux alentours de la Révolution grâce à Jean Antoine, négociant à Marseille. Ses descendants garderont les Brunes jusqu’en 1905. Pourtant, lorsque à cette date, la famille David achète le domaine elle traite avec la famille du comte des Brunes qui illustre les complaisances de l’état civil de l'époque. Beaucoup de notables n’ont pas résisté au charme des connotations nobiliaires ou supposées telles.

Les mazes

9.1_les_mazes.jpg

C'est la famille Maurel qui a donné à la maison des Mazes son aspect actuel. Une porte de remise de 1669 et une cheminée en pierre de 1673 indiquent que la partie est du bâtiment est du XVIIe siècle.Maurice Maurel était le premier consul de Bozouls pour l'année 1668, et Jean Maurel en 1714 et 1731.

Le domaine comprenait le champ de Viaméjane, à l'ouest de Bozouls. En 1784, le domaine des Mazes était en deux lots, le premier fut acheté par la famille Passelac de Pratmajou. Lorsque les Passelac louèrent l'autre partie domaine en 1788, tout semblait être en mauvais état. Racheté aux Passelac en 1828, le domaine sera successivement occupé par les famille Seguy, Rames et Mélac.

Les riches terres des Mazes ont été regroupées, pour nourrir les plus beaux spécimens de la race d'Aubrac. Les bâtiments d'exploitation ont été reconstruits. L'imposante maison de Maurice Maurel garde toujours, après trois siècle, une fière allure.

MERLET

1309_b-merlet_1.jpg

La famille Rames était propriétaire à Merlet en 1604. Les bâtiments de la ferme Rames fermaient une cour, ou se trouvait le puits citerne, le portail du XVIIIe siècle a été conservé. La maison a été exhaussée et agrandie. Le domaine de Merlet n'avait pas au XIXe siècle l'étendue actuelle, progressivement il bénéficiait du démembrement de plusieurs domaines voisins.

Les terres marneuses de Merlet convenaient à la production de l'herbe. Cette orientation s'est accentuée et le domaine Causse, complété par la montagne de Couffignal, situé au nord du Roc du Cayla, est devenu une grande unité d'élevage bovin.

Deux Maire de Bozouls sont issue du domaine : Adolphe Rames de 1848 à 1858 et Paul Causse de 1906 à 1930.

PAUMES

paumes_2003_ga_912.bmp.jpg

Vers le milieu du XVIe siècle, la famille Boyer était déjà établie sur le domaine de Paumes. En 1811, Antoine Boyer faisait partie de la liste des six cents plus imposés du département, c’est vers cette époque que les bâtiments furent transformés. Le mariage de Mademoiselle Boyer avec Jean-Louis Affre va donner naissance à Denis Affre, le futur archevêque de Paris. Lors de la Révolution de 1848, la troupe et les insurgés vont s’affronter. Monseigneur Affre, l’archevêque aveyronnais de Paris, va y être tué, mortellement blessé par une balle : la belle âme de Monseigneur n’a pu supporter cet affrontement entre des enfants de Dieu. Il s’avancera vers les insurgés pour les séparer, précédé par un jeune homme agitant un rameau de feuilles vertes en signe de paix avant d'être frappé et immortalisé. Sa mort choqua les belligérants au point qu’ils arrêtèrent les combats, donnant ainsi toute leur valeur à ses dernières paroles : …que mon sang soit le dernier versé. Depuis 1962, le domaine de Paumes, accolé à la route qui conduit à Barriac, servait de centre aéré pour les Oeuvres laïques de l’Aveyron. Aujourd’hui, habitation particulière, la bâtisse garde le souvenir des grands ecclésiastiques pour certains, et de colonies de vacances, pour d’autres.

PEYROLLES

peyrolles.jpg

Près de Bozouls, entre la route d'Espalion et celle qui mène à Estaing, le domaine de Peyrolles s'étire d'est en ouest. Une terre pieuse si on se réfère aux seigneurs de Fleyres qui ont donné deux évêque et érigé une chapelle ou fut célébrée la mémoire d'un homme pendant plusieurs siècles. Terre ancienne, Peyrolles tient son nom d'une famille qui y vivait du XIIe au XIVe siècle. Puis vinrent les seigneurs de Fleyres jusqu'au milieu du XIXe siècle. Pour loger les fermiers successif, le château a pris l'allure d'un vaste bâtiment à l'architecture anonyme. Ramenée à trois étages, privée de sa tour, cette grande bâtisse garde néanmoins fière allure avec ses fenêtres à croix de pierre. C'est dans cette maison qu'est né en 1773 un fils de fermier qui deviendra le général Jean-Joseph Passelac, héro napoléonien et grand propriétaire terrien. Parfaitement entretenue avec une coiffe à clocheton d'une rare élégance, la chappelle de Peyrolles est née de la dernière volonté de Pierre de Fleyres, seigneur et baron de Bozouls qui sur son testament de 1654 en demande la construction : une messe devra être dite pour son âme, pour ses parents, ses amis et ce, tous les jours à perpétuité.

Sentels

1317_b-sentels_1.jpg

Le hameau de Sentels (ou Senteils), bâti en bordure du causse, et dominant les gorges du Dourdou, avait des terres à blé et cultivait la vigne. Une fontaine remarquable et sa pompe y sont encore visible.

Il y avait 48 habitants et une douzaine de feux, déjà signalé au cadastre de 1604.

L'un des chemins vicinaux, qui demanda le plus de persévérance au conseil municipal de Bozouls, au cours du XIXe siècle, fut certainement celui de Sentels à Barriac. On le considérait comme nécessaire pour unir la partie nord et la partie sud de la commune. Il fallait compter avec un sous-sol rocheux du côté de Sentels, un sous-sol marneux et glissant du côté de Carcuac, sans oublier le pont et les caprices du Dourdou.

Seveyrac

seveyrac_1948.jpg

La tour fortifiée de Séveyrac présente toutes les caractéristiques des tours de ces grands domaines ecclésiastiques que l’on appelait granges. Ces terres ont été données en 1165 par Hugues, comte de Rodez, à l’abbaye de Bonneval. Les moines vont mettre le domaine en valeur, l’exploiter, bâtir la tour-grenier au XVe siècle, puis prendre des fermiers du XVIIe siècle jusqu’à la Révolution. Le grand four à pain, la porcherie, la bergerie, l’étable et une immense grange sont regroupés autour de la tour. Le domaine de Séveyrac a également conservé l’aire de battage, le jardin des moines et une fontaine aménagée avec un vivier. C’est un petit village à lui seul. La tour fortifiée, à la fois grenier et donjon, occupe le point central avec pour mission de stocker et de protéger les récoltes. A la fin du XIXe siècle, Séveyrac va passer par mariage à un vicomte et un poète fin lettré au patronyme célèbre : Bernard d’Armagnac. Le domaine situé sur la grande draye qui conduit depuis toujours les troupeaux vers l’Aubrac, ne pouvait que l’inspirer. On l’imagine en haut de la tour de quatre étages, les yeux tournés vers la montagne, écrire son plus célèbre poème sur la montée des vaches où il chante Séveyrac.

 

Vayssettes

2535-vayssettes.jpg

Bien caché dans les arbres, entouré d'un grand parc que longe la route entre Lioujas et Curlande, le domaine agricole de Vayssettes fait partie de ces grandes exploitations fortifiées du Causse Comtal. L'histoire du lieu est marqué par la Terreur révolutionnaire et par l'affaire Fualdès. Vayssettes fournit un excellent exemple de l'architecture rouergate du Moyen Age avec : une tour de carrée de défense du XVe siècle, un corps de bâtiment venu s'y accoler à partir du XVIIe siècle et un mur d'enceinte entourant un grand parc. Pendant la Révolution, en vertu de la loi sur les suspects, Pons de Vayssette, propriétaire du domaine, est emprisonné quelques mois dans le cadre d'une affaire de meurtre, les assassins supposé ayant des liens avec la famille Pons. En 1798 le ministre de la police ordonne une fouille complète de Vayssettes ou se seraient réfugié "trois grands coupables", l'opération se solde par un échec. En 1814 à lieu dans le bois de Vayssettes une attaque de diligence du Trésor Public; Fualdès, procureur impérial, enquête. Les coupables étant ultraroyalistes, l'affaire est étouffée lors du rétablissement de la monarchie, deux faux coupables furent trouvés. Fualdès, l'homme à abattre, sera assassiné en 1817.